Un peu d’Histoire …

Le territoire de l’Aude, appartenait, avant la conquête romaine, à la confédération des Volsques Tectosages.

En 125 avant J.C. le général romain Aenobarbus s’emparait de Narbonne et réalisait la « Voie Domitienne » connue sous le terme de « Voie Romaine ».

Un autre général romain, Licinius Crassus installait des familles à Narbonne et étendait la domination de Rome sur toute la région entre la Montagne Noire et les contreforts des Pyrénées.

Sur le territoire de Sainte-Eulalie existait un camp romain réputé, important ouvrage de défense fortifié, en forme de triangle, dont un des sommets était situé au pech (colline) du Château d’eau de Villesèquelande. Autour de ce camp, de grands domaines appelés aussi « Villa » se créaient, fondés très souvent par un chef militaire tenté par la possession de la terre. Le mot « Villa » couvrait alors non seulement la maison d’habitation du maître, vaste et bien défendue, mais aussi celles des serviteurs et le domaine terrien plus ou moins grand qui en dépendait.

Un officier romain, Sicanus, fit construire sa puissante villa, « Villa Sicani » qui devint par la suite au 10° siècle Villasicca puis finalement Villesèque.

Les Wisigoths envahirent le pays en 435 et conservèrent ce territoire plus longtemps que les autres possessions gauloises.

En 1136, Raymond de Villesèque est prieur de l’église Sainte-Marie du Sauveur au bourg de Carcassonne.

En 1247, Simon de Montfort, vainqueur des Trencavel de la Cité, reçoit pour le compte du Roi de France, tous les droits sur la Vicomté de Béziers, Albi, Agde et Carcassonne. Il fonde la sénéchaussée de Carcassonne. Le seigneur féodal devenait pensionnaire de la royauté. Cette sénéchaussée, maintenue par Saint-Louis, s’étendait depuis le pays de Foix jusqu’à Montpellier.

Resserrée plus tard dans des limites plus étroites, elle n’en conserve pas moins une grande importance puisqu’elle comprenait :

  • Les vigueries de Carcassonne, du Cabardès, du Minervois, de Béziers, d’Albi, de Gignac, de Limoux, de Narbonne, de Fenouillède, de Termenois et des Allemans
  • Le baillage de Sault,
  • Les comtés de Castres, de Pézénas, de Cessenon,
  • Les vicomtés de Narbonne, de Lautrec et d’Omelas
  • La seigneurie de Mirepoix
  • La châtellenie de Montréal dont Villesèque faisait partie.

Villesèquelande est passée sous l’autorité royale en 1244 en même temps que Montréal ; le pays dont se compose le département de l’Aude suivit la destinée des autres contrées qui dépendaient du Languedoc.

La chevauchée du prince noir …

Au début de la guerre de Cent Ans, le Roi d’Angleterre nous faisait la guerre et l’héritier de la couronne « le Prince Noir » (nommé ainsi à cause de la couleur du vêtement qu’il portait par-dessus son armure) pillait, incendiait, mettait à sac nombre de villes du Languedoc. En 1355, venant de Castelnaudary et se dirigeant vers Carcassonne, il brûla Alzonne et Villesèque qui étaient sur son passage. Les survivants du village, traumatisés par cette catastrophe, préfèreront reconstruire leur village au lieu qu’il occupe maintenant. Un trésor serait enfoui sur le site de la première agglomération.

Après avoir sévi dans le Minervois, il revint vers Pennautier et Pezens où les troupes de l’avant-garde stationnaient.

Il s’en fut jouer avec le feu à Prouilhe, Fanjeaux, Villasavary, Belpech. Sur le chemin du retour, par le chemin des Romains, Villesèque eut à nouveau à subir ses mises à sac.

En 1390, Roger-Bernard de Lévis, seigneur de Mirepoix reçoit du Roy de France, Charles VI, pour en jouir sa vie durant, les lieux de Pennautier en Cabardès et Villeséquelande en la châtellenie de Montréal, avec toutes ses dépendances. Les seigneurs de Lévis-Mirepoix étaient des vassaux directs du Roi de France.

Le 10 septembre de cette même année, Guillaume Bernard de Durfort est co-seigneur de Villesèque. (Le Durfort de Guyenne dont la famille possédait Clermont en Agenais).

En 1418, Charles de Clermont, chambellan du duc de Bourgogne, sénéchal de Carcassonne est seigneur de Villesèque et Puget.

En 1435, après le traité d’Arras, la paix revenue, les anciens mercenaires furent licenciés. Ils se constituèrent alors en bandes pour piller pour leur propre compte. Ces bandes qui pouvaient compter plusieurs milliers de membres étaient souvent menées par des chefs qui avaient servi le Roi de France.

Ces bandits étaient appelés « écorcheurs » parce qu’ils éventraient et écorchaient ceux qu’ils rencontraient en chemin pour en tirer de l’argent.
Parmi les plus célèbres, citons La Hire, De Chabanne, de Xaintrailles et Rodrigue de Villandrando, un grand d’Espagne, bâtard certes mais de Bourbon.

En 1438, Rodrigue de Villandrando entra dans le diocèse de Carcassonne à la tête de 1000 chevaux et força les lieux de Caux, de Sainte-Eulalie, de Villesèque et d’Alzonne. Il fit son camp à Alzonne d’où il allait mener des actions dans les villages environnants.

L’enclos Sainte-Eugénie, situé au bord du chemin des Romains fut entièrement détruit. La nouvelle église Sainte-Marie fut pillée et brûlée.

Au fil des personnages …

En 1461, Armand Corniliati, professeur de droit à Carcassonne est co-seigneur des lieux de Villesèquelande et de Caux.
En 1674, noble Guilhaume d’Hauteribe, gentilhomme de la maison du roi, est seigneur de Villesèquelande.
Directeur du Canal Royal du Midi (section Carcassonne/Castelnaudary), ingénieur hydrographe, Jean de Brootcorein était co-seigneur de Villesèquelande jusqu’à sa mort en 1722 avec le docteur Ducup.

Jean Escargueil fut installé par le Roi en 1744 « conseiller-maire », de la ville et communauté de Villesèquelande, après avoir acheté sa charge. Villesèque dépendait toujours de la châtellenie de Montréal : il y avait 3 consuls de la communauté dont les fonctions consistaient dans l’administration de la police, sous la seule autorité du Roy, leur consulat étant royal, à durée de 1 an. Les anciens consuls présentaient chacun deux sujets de la communauté au choix du conseil politique assemblé. Après quoi les nouveaux consuls devaient prêter serment devant le Juge Châtelain de Montréal qui devait se transporter pour l’occasion à Villesèque.

En 1789, est cité un sieur Escargueil, descendant du précédant, négociant à Castelnaudary qui fut le dernier seigneur de Villesèque.
Lors de la création des départements en 1789, Carcassonne comporte 10 cantons, Villesèquelande est rattachée au canton de Montréal avant d’être finalement rattachée à celui d’Alzonne.